Les dispositions canoniques et la pratique coutumière établissent que la Via Crucis doit être accomplie le Vendredi Saint. C'est pour cela qu'à Verges, la Passion est d'abord mise en scène (les trois dernières années de la vie publique de Jésus) et, immédiatement après, quand c'est « techniquement » le Vendredi Saint, commence l'itinéraire du Chemin de Croix. Une pratique liée à la structure des représentations théâtrales liturgiques médiévales et qui constitue un trait caractéristique et différentiel de la Procession de Verges est ainsi respectée et maintenue.

Au cours de l'itinéraire, se déroulent des scènes d'une grande force dramatique, comme les trois chutes que Jésus subira sur le chemin du Calvaire. La présence de ces tableaux dialogués encadrés dans un cortège processionnel peut être considérée comme un événement exceptionnel, un élément qui donne un caractère unique à la Procession de Verges, qui va au-delà d'un défilé pieux conventionnel. La première chute a lieu sur la Placeta de l'1 d'Octuber.

Puis deux autres scènes se déroulent : celle des Trois Marie, lorsque la Vierge Marie, voyant son fils si maltraité, se tourne vers lui et a un bref et émouvant dialogue avec lui ; et celle de Véronique, qui s'approche charitablement pour essuyer le visage de Jésus et l'image du visage du Messie est gravée sur la toile qu'elle avait utilisée.

La troisième chute a lieu avant d'entamer le dernier tronçon du parcours. Un Jésus épuisé et pitoyablement lacéré récite un verset émouvant dans ce qui est, sans aucun doute, l'une des scènes les plus dramatiques de la Procession.

En guise de point culminant final du parcours processionnel, la Danse Macabre entre en dansant dans l'église paroissiale et, au milieu d'un silence assourdissant, s'incline devant le Saint Sacrement qui se trouve dans une chapelle latérale. C'est sans aucun doute l'un des moments les plus symboliques du festival.